Les 4 erreurs à éviter pour protéger vos enfants et réussir votre co-parentalité lors d’une séparation ou d’un divorce.

Derrière ces chiffres, il y a des familles qui doivent réinventer leur quotidien, réorganiser leur parentalité… et surtout, préserver leur santé physique et psychologique – donc les tenir éloignés du conflit.

Voici les 4 erreurs majeures à éviter pour préserver l’équilibre de vos enfants et et mettre en place les meilleures conditions d’une co-parentalité séparée.

1. Annoncer la séparation sans être prêt

95% des personnes qui décident de se séparer de leur conjoint ou partenaire entament la rupture en annonçant : « c’est fini ». Cette phrase, dite en premier lieu sans préparation, peut avoir des conséquences lourdes notamment pour les enfants : perte de dialogue instantané et durable (voire définitif), fortes disputes en leur présence, voire risque de passage à des actes de violences si le ton monte en escalade… les enfants s’en trouvent blessés et déstabilisés.

Comme on ne peut pas déménager, fixer les pensions alimentaires, parler aux enfants ou décider de l’organisation les concernant, en 48 heures, ni en une semaine, il est essentiel de connaître en amont les étapes d’une séparation. Même à l’amiable, conduire une séparation prend plusieurs mois, et devant les tribunaux, généralement plusieurs années…Il ne suffit pas de déclencher le coup du départ, il faut tenir sur la longueur.

 Quelques conseils qui valent, si vous sentez le vent tourner dans votre vie de couple et voyez une séparation poindre à l’horizon.

•  Prenez de solides informations au préalable auprès d’un avocat, d’un notaire, d’un médiateur.

•  Travaillez votre « annonce » ou votre réponse à une annonce qui vous sentez venir, qui devra être faite le plus délicatement possible et surtout, au bon moment pour les deux personnes. Proposez une médiation immédiatement ainsi que l'écoute de vos enfants par un auditeur amiable.

• Faites-vous accompagner par un psychothérapeute, ou un coach au besoin.

2. Laisser traîner photos, messages ou mails

L’important dans une séparation, c’est le respect de l’autre et des enfants. Ce qui signifie d’éviter de leur mettre sous le nez, consciemment ou inconsciemment, des informations qui pourraient les blesser durablement… La qualité de vos relations futures, la durée de la procédure et les décisions qui seront prises en dépendent !

Sans devenir paranoïaque, faites attention aux multiples clouds, mots de passe enregistrés, appareils connectés et partages de bibliothèques. Vérifiez minutieusement tout ce que vous stockez dans vos ordinateurs, tablettes et mobiles, et ce que vous publiez sur les réseaux sociaux. Et éventuellement, changez vos mots de passe…

 Quelques exemples à éviter :

·       Des messages instantanés d’une relation extra-conjugale découverts par les enfants sur la tablette connectée ;

·       Des photographies d’une soirée arrosée qui pourraient être utilisées (ou détournées) pour dresser de vous un portrait peu flatteur ;

·       Vos recherches d’emploi dans une autre région ou vos recherches de logements ou d’évaluations de votre bien immobilier.

3. Raconter votre séparation à tout le monde

Lorsque l’on a envie de se séparer de son conjoint ou partenaire, on a généralement besoin d’en parler. Mais attention ! Si les enfants venaient à avoir vent de vos propos, cela pourrait créer chez vos enfants un conflit de loyauté. Surtout si votre partenaire n’est pas au courant de votre mal-être !

 Évitez donc de partager avec tous vos amis les 1001 événements et anecdotes du feuilleton de votre séparation ; de répandre des jugements, critiques ou détails privés. Préserver la réputation de chacun et, surtout, votre vie privée. Choisissez un seul confident Vous forcerez le respect des autres, et notamment celui de vos enfants.

 Évidemment, il en va différemment lorsque l’on est victime de violences ou de maltraitances : dans ce cas, délier la parole est important pour recevoir soutien et protection, car il faut agir vite.

4. Quitter le domicile sans rien prévoir pour les enfants

Une fois que la séparation fermement décidée, vous pouvez être tenté(e) de vouloir partir tout de suite. Votre conjoint ou partenaire peut aussi vous mettre littéralement « à la porte » avec effet immédiat.

Attention toutefois à ne pas quitter le domicile sans un accord au moins partiel et provisoire  sur la nouvelle organisation du cadre de la nouvelle vie des enfants ! Sans quoi ils se sentiront abandonnés.

 A RETENIR

·       Tenez-leur un discours commun qui va les sécuriser, et leur permettre de s’organiser et d’anticiper.

·       Prenez soin d’organiser le cadre de la vie des enfants et les temps de résidences ou de visite avec chacun des parents avant la séparation.

·       Si déménager s’avère nécessaire et urgent, notamment en cas de violences, c’est le juge qui fixera le cadre en l’espace de quelques jours – avec généralement un droit très réduit voire supprimé pour le parent violent.

Pour aller plus loin, Bien Mener propose un programme vidéo en 10 modules qui vous guide pas à pas dans votre séparation, tant sur les aspects juridiques que émotionnels.