Se foutre la paix… et foutre la paix aux autres ?

En séparation ou en divorce, j’observe que la majorité des personnes culpabilisent, ont un sentiment d’échec, se jugent et jugent leur conjoint. Autant de petites voix intérieures qui cherchent à traduire le flot émotionnel qui les traverse, tant ce changement est déstabilisant.

Pourtant, dans ces moments-là, ce dont nous avons le plus besoin, c’est de soutien, de réconfort et de paix.

L’apaisement peut venir si on l’invite ! et ce tout simplement… en se “foutant la paix”. 

Se foutre la paix : une clé pour la médiation et l’apaisement

Notre société est saturée de jugements et d’injonctions, qui opèrent parfois un véritable travail de sape par rapport à nos élans vitaux. Prêter le flanc à ces voix négatives conduit souvent à vouloir attaquer l’autre, ou à se croire attaqué, alors que ce n’est pas toujours ce dont nous ou l’autre avons envie, au fond.

Choisir la voie amiable offre une respiration bienfaisante : celle de la patience, de l’écoute mutuelle, même dans le désaccord. Pourquoi fonctionne-t-elle ? Parce qu’elle ouvre un espace de non-jugement, un espace où l’on peut enfin « se foutre la paix », selon une formule inspirante enseignée à Reso, l'École de méditation.

Une vie jalonnée de jugements

Dès notre plus jeune âge, nous sommes submergés par les règles, les attentes, les critiques ou les compliments. Chaque interaction, qu’elle soit professionnelle, sociale ou familiale, s’accompagne d’un flot incessant de commentaires non sollicités. Rien n’est jamais neutre, tout entraîne une réaction même lorsque nous ne la demandons pas. Cette dynamique de « commentaire permanent » donne l’illusion que nous devons constamment répondre aux attentes d’autrui pour être reconnus ou aimés. Ce besoin de validation extérieure nous empêche de simplement être. Nous croyons que nous devons toujours avoir un truc intéressant à dire sinon nous nous sentons nuls. 

Alors bien sûr, les voix qui s’adressent à nous dans l’enfance, et celles des adultes plus tard, deviennent de petites voix qui parlent à l’intérieur de nous aussi, en permanence. Nous nous jugeons constamment avec un “je suis nul” ou un “je peux mieux faire” (qui semblait être la formule favorite de mes chers professeurs). 

“Qu’on se foute la paix !” 

Une formule désarçonnante mais libératrice

« Foutez-vous la paix ! ». Cette expression peut d’abord sembler brutale, voire agressive. Pourtant, l’humour de la formule cache une invitation amicale et bienveillante à nous détacher des jugements, des injonctions et des pressions inutiles. Elle propose un chemin de détente et de liberté intérieure.

Ce chemin, loin d’être immédiat, demande une pratique régulière de la méditation. On s’assied et on prend le temps de simplement être là où nous sommes, simplement être là en se foutant la paix. Il s’agit de prendre le temps d’être là, de renoncer à des attentes profondément ancrées : le besoin d’être aimé, d’être reconnu ou d’être parfait. Se foutre la paix, c’est accepter d’être soi, ici et maintenant, sans chercher à correspondre à une image ou à une validation extérieure. 

Se reconnecter à soi

En pratiquant l’abandon de ces pressions, on apprend à goûter le simple fait d’être. Cette pratique implique d’être présent à soi-même, de laisser venir les sensations, les émotions et les pensées sans les juger. Ce processus peut être difficile dans un monde où l’on valorise l’action, la performance et l’opinion. Pourtant, il est essentiel pour retrouver une paix intérieure et mieux accueillir nos propres ombres, ainsi que celles des autres.

La méditation comme entraînement à l’absence de jugement

Comment alors cultiver cette capacité à ne pas juger ? La méditation offre une réponse. En s’exerçant à observer ses pensées, ses émotions et ses sensations sans les qualifier de « bonnes » ou « mauvaises », on apprend à développer une posture d’accueil. Cette habitude, progressivement, nous permet d’éteindre notre « procureur général intérieur » et de mieux accepter ce que nous sommes.

Une posture essentielle pour la médiation

Dans le domaine de la médiation, se foutre la paix est bien plus qu’un choix personnel : c’est une posture nécessaire. Le médiateur ou l’avocat doit s’abstenir de tout jugement moral. Son rôle est d’aider les parties à comprendre leurs différences et les raisons sous-jacentes des conflits. L’absence de jugement favorise la levée des malentendus et ouvre la voie à une résolution authentique.

Le paroxysme de cette posture se manifeste en médiation restaurative. Dans ce contexte, le médiateur accompagne une rencontre entre une victime et un auteur de délit ou de crime. L’objectif ? Permettre à chacun de retrouver son humanité complète et de se libérer des étiquettes de « victime » ou d’« auteur », souvent réductrices et aliénantes.

En résumé : A retenir

En résumé, se foutre la paix est une invitation à reprendre contact avec soi-même, à s’accorder un espace de liberté où il n’y a rien à prouver. C’est une pratique essentielle pour mieux vivre avec soi, et, par extension, mieux accompagner les autres. Que ce soit dans la médiation ou dans notre vie quotidienne, cette posture peut transformer nos relations et notre perception du monde. Alors, pourquoi ne pas essayer ? Comme le dit si bien Reso, foutez-vous la paix… foutez la paix aux autres en les autorisant à être qui ils sont, quelles que soient vos attentes… et voyez ce qui se passe.

Pour aller plus loin : 

Une méditation guidée “Foutez-vous la paix” est disponible avec l’accompagnement vidéo de Bien mener sa séparation et son divorce.

Mon e book “Méditer une expérience incarnée et relationnelle” est disponible ici 

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